Mot de la directrice de l’Institut Libanais d’Educateurs de l’Université Saint-Joseph  Dr.Viviane Bou Sreih

Mot de la directrice de l’Institut Libanais d’Educateurs de l’Université Saint-Joseph

 Dr.Viviane Bou Sreih

au colloque international :

« Les défis de l’éducation à la citoyenneté à l’ère du numérique face aux crises et à la mondialisation »

organisé par l’Association Libanaise pour le Renouvellement Educatif et Culturel en partenariat avec la Faculté de Pédagogie de l’Université Libanaise, l’Université Islamique du Liban, l’Institut Libanais d’Educateurs de l’Université Saint-Joseph, et en coopération avec l’Ambassade de France, le Ministère de la Culture, l’Institut Français d’Orthopédagogie, le Conseil National de l’Audiovisuel, l’Université Aydin d’Istanbul en Turquie – Le Département de sociologie, la Fondation Diane, le Centre de développement des ressources humaines pour les études et la recherche à Berlin et l’Association Al Nour.

Liban – Hadath – Cité Universitaire Rafic Hariri

Mot de la directrice de l’Institut Libanais d’Educateurs de l’Université Saint-Joseph

Dr.Viviane Bou Sreih:

حضرة السيدة والعزيزة ريما يونس رئيسة الجمعية اللبنانية للتجديد التربوي والثقافي الخيرية

حضرات رؤساء الجامعات والجمعيات والعمداء والمدراء واصحاب المقامات والمسؤولين التربويين والزملاء والشركاء في المهمة التربوية

حضرات المحاضرين من لبنان والعالم

الطلاب الأعزاء

الحضور الكريم،

 La thématique ambitieuse de ce Colloque nous questionne et nous interpelle profondément.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’éducation à la citoyenneté est une problématique éducative complexe. Ses défis et ses enjeux sont nombreux sous-tendus par des questionnements multiples liés à l’exercice de la citoyenneté dans un pays pluraliste et pluriel, faisant sans cesse face aux défis de la coexistence multiculturelle.

Parler de l’éducation à la citoyenneté ne saurait se priver d’un idéal de valeur ni d’un regard orienté vers l’avenir, un avenir qui nous préoccupe, en parlant du nôtre mais surtout de celui de nos élèves.

Dr.Viviane Bou Sreih

Mon objectif n’est pas de rentrer dans des voies à sens unique ou des impasses en demandant de quelle démocratie parle-t-on ou de quelle éducation pour quels citoyennes et citoyens ni de quel profil de citoyens ? ni de relever les tensions, l’absurdité même de cette thématique à l’heure actuelle.

Les objectifs de ce Colloque transcendent les polémiques actuelles et constituent le levier pour comprendre, sensibiliser, agir et promouvoir l’éducation à la citoyenneté.

Sans vouloir être restrictive, j’aimerai dans mon mot m’attarder sur un pilier de cette éducation à la citoyenneté, sans sous-estimer les autres et qui est la diversité. En effet, éduquer à la citoyenneté c’est développer une culture de la reconnaissance et de la valorisation de la diversité, de l’unicité de chaque personne quels que soient ses forces, faiblesses, caractéristiques ou besoins. C’est tendre vers une société inclusive où personne n’est mis de côté. C’est dans ce contexte que je soulève la place, de plein droit des personnes vulnérables et marginalisées en général et plus particulièrement celles ayant des besoins éducatifs particuliers et leur empowerment pour les reconnaitre en tant que citoyennes à part entière et égales en droits et en opportunités.

Aujourd’hui et plus que jamais, nous sommes appelés à œuvrer pour davantage de justice, d’équité et de droits humains pour tous, pour une participation sociale en insistant sur la dimension citoyenne et démocratique de ce concept. La participation sociale se présenterait comme une résultante de l’accès aux droits de toute personne, de l’exercice même de ses droits au sein de son groupe d’appartenance dans le respect et la dignité.

Cette thématique soulève par ailleurs la responsabilité professionnelle de toutes les parties prenantes, dont les enseignants et les éducateurs ainsi que le rôle de plusieurs organisations et institutions, éducatives ou autres pour éduquer à la citoyenneté et au Vivre-ensemble.

Notre époque est qualifiée par « l’accélération de l’histoire » (Daniel Halévy) et donc, ce que nous savons ou croyons savoir est très vite dépassé. Notre monde est en évolution, ou plutôt en révolution. Il nous pousse, enseignants, éducateurs et formateurs à nous interroger, à changer de perspective et de postures pour éduquer les apprenants d’une part à comprendre le changement qu’ils vivent et d’autre part à l’accompagner, et le gérer au mieux, le tout en affirmant la permanence et la primauté des valeurs telles que la solidarité, l’entraide, la tolérance, l’ouverture, le respect, la liberté, la justice, l’égalité d’accès et bien d’autres.

Education à la citoyenneté, au vivre-ensemble, à la culture du lien, du dialogue, à la reconnaissance de l’Altérité… autant de défis, d’enjeux et de projets pour relier les principes éthiques annoncés (tels que la paix, l’équité, le respect, la démocratie…) aux choix sociaux et civils opérés. Il s’agit donc d’une « grammaire du dialogue » tel que l’indique le Pape François, en mesure de « construire des ponts et […] trouver de nouvelles réponses aux nombreux défis de notre temps ». Pour y arriver, deux éléments s’avèrent indispensables. D’une part, il s’agit de faire preuve de respect et de politesse envers les autres, de vivre ensemble de manière harmonieuse et de transmettre ces valeurs aux générations futures. D’autre part, il faut se préoccuper de l’éducation à l’intérêt général, un intérêt supérieur à la somme des intérêts particuliers.

Finalement, l’éducation à la citoyenneté qui vise à former les citoyens de demain est une responsabilité collective qui commence dans le présent, au présent : qui sait ? peut-être que les travaux de ce Colloque permettront de mettre ses assises ?!

Bon colloque et merci de votre attention.

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